" Na'hamou ! Na'hamou Ami ! Consolez ! Consolez Mon peuple, dit l'E-ternel."(Isaïe 40-1)
Le Midrash précise que le mot Na'hamou est répété car la consolation doit être double : une fois pour la destruction du premier Temple et une seconde fois pour la destruction du deuxième Beth-Hamikdach.
Pourquoi cette consolation devrait-elle être double?
En fait, chacun des Temples avait une qualité qui lui était propre et qui le plaçait à un statut supérieur par rapport à l'autre. Il existe deux façons différentes de raffiner la matière et de la sanctifier ; c'est précisément ces deux manières distinctes que reflétaient les deux Temples.
La première méthode est le produit d'une illumination de l'Au-delà. Le deuxième procédé de raffinement de la matière consiste à ce que la création prenne conscience par elle-même de la Divinité qui l'habite. Cette démarche a l'avantage d'imprégner de spiritualité les dimensions les plus physiques.
Nous saisirons facilement, maintenant, la différence entre les deux Temples. Pendant la période de la construction du premier Temple par Salomon, les Juifs étaient au niveau de Tsadikim (justes). En conséquence, la Révélation était celle de l'Au-delà, tandis que le potentiel - qui dort dans la matière - pour rejoindre la Divinité n'était pas encore dévoilé.
Cependant, le deuxième Temple fut construit à la suite de la Téchouva (repentir) des Bné-Israël. Le deuxième Sanctuaire étant donc le fruit de l'élan
personnel des pénitents ; c'est le monde matériel avec toutes ses qualités physiques qui se transforma en sainteté et édifia la Résidence de D-ieu.
Ainsi, le troisième Beth-Hamikdach constituera une double consolation, car il fera l'harmonie entre les caractères particuliers des deux Temples précédents: la Révélation intense du premier et la sublimation de la matière apportée par le second.
Que D.fasse que durant les neuf qui soulignent la destruction des deux temples, nous puissions avoir le mérite dès ce troisième jour du mois d'Av de voir le troisième temple reconstruit à Yerouchalayim avec notre juste Machia'h.
Issu d'un Discours du Rabbi de Loubavitch- Likoutei Si'hots Vol IX