Le 22 Chevat est un jour particulier. Il est marqué par le départ en 5748 (1988) de la Rabbanit 'Haya Mouchka. Petite-fille du cinquième Rabbi de Loubavitch-Rabbi Chalom Dov Beer, fille du sixième Rabbi de Loubavitch-Rabbi Yossef Its'hak, épouse de l'actuel Rabbi de Loubavitch, elle se distingua par ses très grandes valeurs aussi bien morales que spirituelles.
Bien que méritant les plus grands honneurs, elle fut d'une immense discrétion. Peu de gens eurent le mérite de la connaître, et ceux qui purent l'approcher une fois, tentèrent de la rencontrer de nouveau, tant elle était emplie de sagesse et de distinction.
Parmi les témoignages qui sont rapportés sur sa personne, citons cette histoire qui nous permettra d'entrevoir la grandeur de la Rabbanit :
Dans des circonstances exceptionnelles, la Rabbanit rapporta elle-même le récit suivant. Pendant les dix jours de Techouva (pénitence), elle expliquait à un enfant la nécessité de se repentir en cette période, lorsque celui-ci la questionna naïvement: "Rabbanit, vous-même n'avez sûrement nul besoin de la Techouva."
La Rabbanit médita durant quelques minutes, puis elle lui répondit qu'elle devait elle-même avoir recours à la Techouva. L'enfant s'en étonna et elle raconta alors:
« Durant la seconde guerre mondiale, à la veille du départ de Paris du Rabbi et de la Rabbanit, il y eut un grand bombardement. Tout le monde fuyait dans tous les sens afin de se mettre à l'abri. Le Rabbi et la Rabbanit le firent également. De façon générale, chacun emportait avec lui un peu de nourriture. Le Rabbi en revanche prit son Talith, ses Tefilines et ses manuscrits. En chemin, la Rabbanit observa un avion qui les survolant, lâcha une bombe. Tandis qu'un homme se tenant près d'elle, poursuivait son chemin sans voir ce qui se passait.
La Rabbanit se dit alors que s'il ne se couchait pas aussitôt à terre, l'homme risquait d'être atteint par cette bombe ou par ses débris. Réagissant très rapidement, elle le poussa de côté de toutes ses forces. Par la suite, il s'avéra qu'elle lui avait ainsi sauvé la vie.
Achevant son récit, la Rabbanit conclut avec la grandeur d'âme qui la caractérisait: "Certes, ce Juif a été sauvé du bombardement, mais je l'ai poussé et lorsque l'on a agi ainsi, on doit avoir recours à la Techouva." »
Le Rabbi lui-même déclara après le départ de la Rabbanit : "A mon avis, toute éloge est trop pauvre pour exprimer sa valeur. D.ieu seul sait à quel point elle est grande"
Que D. fasse qu'en ce jour si important le mérite de la Rabbanit comme de toutes les femmes vertueuses de notre génération nous donnent le mérite de vivre dès aujourd'hui les temps messianiques en recevant dès à présent notre juste Machia'h.
Issu de différents recueils d'histoires et d'enseignements à propos de la Rabbanit 'Haya Mouchka.